H2. l’enjeux de l’hydrogène vert marocain. quelles sont les ambitions du Maroc ?
- Le Maroc allie comme par magie le potentiel des énergies renouvelables et une proximité géographique avec le continent européen.
- 3 000 heures d’ensoleillement par an, soit plus de 5 kilowattheures par mètre carré et par jour.
- L’énergie éolienne avec un facteur de charge de plus de 70 % dans certaines régions.
- Engagement gouvernemental et royal manifesté dans la stratégie nationale de développement durable SNDD, MASEN, IRESEN,…
- L’objectif fixé d’augmenter la capacité installée de production d’électricité renouvelable de 52% d’ici 2030.
- Les engagements ambitieux ont été souscrit en matière de climat : Dans sa version CDN actualisée de 2021, le Maroc vise une réduction inconditionnelle des émissions de GES de 18,3 % par rapport au BAU à l’horizon 2030 et des réductions conditionnelles (en fonction d’un financement supplémentaire) de 45,5 % par rapport au BAU à l’horizon 2030.
- Commission nationale pour Power-to-X sous l’égide du Ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement.
- En 2021, le gouvernement a publié la Feuille de Route pour l’Hydrogène Vert.
- La proximité du Maroc avec l’Europe.
D’ici 2030 au Maroc, il devrait être possible d’atteindre un prix de 1 EUR / kg d’hydrogène vert, ceci grâce aux progrès de l’efficacité industrielle et aux économies d’échelle réalisables dans le domaine de l’électrolyse de l’eau (en raison de son adoption généralisée), combinés à l’électricité solaire (provenant du désert) et éolienne moins coûteuses (10-20 EUR / MWh) (Wouters).
L’hydrogène vert, les objectifs par ordre d’importance sont les suivants :
- Produire de l’hydrogène vert et puis de l’ammoniac (NH3, procédé Haber-Bosch, fixation de l’azote) pour la substitution des importations lourdes de l’ammoniac (gris).
Le Maroc dispose d’environ 75% des réserves mondiales estimées des roches et de mines de phosphate, il est le troisième plus grand producteur de phosphate, est un exportateur majeur de phosphate et d’engrais, tandis que l’autre ingrédient majeur dans la production d’engrais, à savoir l’ammoniac, est actuellement entièrement importé. - Utiliser l’hydrogène dans un future réseau de gaz naturel (le plan gazier du Maroc) mélangé au méthane pour générer de la chaleur, et ainsi décarboner les besoins en chaleur de l’industrie marocaine.
- Utiliser l’hydrogène pour d’autres besoins chimiques, comme du raffinage du pétrole, de la désulfuration, et d’autres.
- Utiliser l’hydrogène comme moyen de stockage et d’intermittence, pour re-produire de l’électricité en cas de besoin, dans un réseau électrique dominé par les énergies renouvelables, à un moment où ces dernières ne sont pas suffisamment disponibles, de façon flexible et décentralisée.
- La proximité avec le continent Européen fait du Maroc un partenaire stratégique de premier plan. Plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, sont intéressés par le partenariat énergétique de l’hydrogène.
Le Maroc pourrait finalement devenir l’un des principaux exportateurs d’hydrogène vert et de produits dérivés « le Power-to-X (PtX) », destinés à l’Europe, le Maroc se sent largement qualifié pour jouer ce rôle clé. - Utiliser l’hydrogène pour des différents aspects technologique de la mobilité durable, dans les voitures à pile à combustible intégrées dans le véhicule.
- ou bien tous en même temps…
C’est plus que clair, le Maroc est là pour un grand plouf, c’est le siècle du Maroc. La position géostratégique du Maroc aux portes de l’Afrique, entre les continents, avec une main ferme sur la politique et un agenda industriel et des énergies renouvelables sérieux au service de son économie émergente, -tout cela fait du pays le partenaire européen idéal.
Ici, nous pouvons produire les GigaWatts qui seront un jour exportés à moindre coût, et faire du Royaume une nation exportatrice de premier plan de la molécule.
Le Royaume du Maroc a donc initié une dynamique régionale qui a pour objectif de créer une filière économique et industrielle autour des molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, afin de consolider sa transition énergétique en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et soutenir la décarbonation des pays partenaires.
La Feuille de Route de l’Hydrogène Vert, Vecteur de Transition Énergétique et de la Croissance Durable, décrit les étapes de son développements jusqu’à 2030, 2040 et au-delà, marchand en tandem en fonction de l’évolution des technologies pour la production, le stockage, le transport et l’utilisation de l’hydrogène.
Le Maroc, grâce à sa position géographique, peut capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes. La demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4 TWh en 2030 pour une puissance de 2 GW en sources d’énergie renouvelable, 22 TWh en 2040 pour une puissance de 12 GW et 40 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20 GW. La demande à l’export est estimée à 10 TWh en 2030 pour une puissance de 6 GW en sources d’énergies renouvelables, 46 TWh en 2040 pour une puissance de 25GW et 115 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 60 GW.
Ceci équivaut à un investissement cumulé de 90 milliards de dirhams à l’horizon de 2030 et de 760 milliards de dirhams à l’horizon de 2050 (feuille de route de l’hydrogène verte).